L'enfance au bord des lèvres

Bertrand Belin, méconnu du grand public, s'affiche dans notre métro parisien. Serait-ce du à la métastatique multiplication des chanteurs trentenaires qui nous télérament le cerveau ? Certes non. Bertrand Belin est autre. Son nom n'est-il d'ailleurs pas une couverture idéale pour agent double ? Avec une simple guitare, il manipule en douce les univers de Bénabar comme de Néry.

Mais observons plutôt un Belin dans son biotope.



Partagé avec Michel Schick, Les Enfants des Autres est un laboratoire qui cultive l'ambiguïté, les croisements insolites, qui trafique, poursuivant l'éternelle quête de l'ugly beauty chère à Thelonious Monk.

Etrange filiation en effet que celle qui rassemble ces clarinettes, violoncelles, guitares, violons, samples et voix : musique de chambre de bonne, western spaghetti, rock macabre, musiques improvisées, débordements bruitistes, élégies sur la vie de Sissi, boite de nuit pour insectes ?

En concert, Bertrand nous met sur la voie - et autres fausses routes - en introduisant, non pas le morceau suivant, mais le public à l'univers des Enfants des Autres. Bertrand est un conteur infatiguable et onirique, ainsi que le manifeste son album solo.

Complexe dans ses origines et ses développements, cette musique est néanmoins évidente, comme le sont les souvenirs olfactifs qui ramènent l'enfance au bord des lèvres : ses jeux et ses terreurs nocturnes, ses détails insolites.

Les Enfants des Autres - Graines et bulbes [offline]
[from Graines et Bulbes]

Botanique avant-gardiste. Gare au golem.

Les Enfants des Autres - Carmina Blues [offline]
[from Graines et Bulbes]

Paie du mois de juin. Riding vers le casino de Tréport en Ami 6 décapotée. Adrénaline et déconfiture.

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