May 27, 2005

Hell yeah ...

A l'instar de certains de mes camarades de jeu, je m'aventure le temps d'un post sur un terrain qui n'est pas le mien, et je vais tâcher, ami lecteur, de t'exposer quelques unes des raisons expliquant mon vote lors du prochain référendum. Je précise avant de me faire allumer que ce post ne résume pas l'intégralité de mes réflexions sur le sujet, et qu'il ne contient que quelques éléments que j'ai simplement choisi de mettre en lumière au moment où j'écris ces lignes.

1. Il était urgent de faire inscrire la charte des droits fondamentaux dans le corpus politique européen. Il était extrêmement urgent d'améliorer encore les recours juridictionnels possibles.

2. Il est trop facile de voir partout une manipulation et de croire à un agenda secret des puissants. Ce texte propose des avancées réelles, tangibles et concrètes qu'il est malhonnête de cataloguer comme de simples artifices, ou des caches-sexes de l'ultra-libéralisme. C'est la démission de la pensée que d'avancer ces arguments qui commencent à chaque fois part "de toutes façons".

3. Les arguments du non se contentent pour l'instant 1) d'une critique appuyée et sans doute fondée du traitement médiatique mais qui ne change rien au fond et 2) d'une arithmétique absurde et déplacée. Je laisse de côté le père Chouard qui a surtout prouvé jusqu'ici qu'il était incompétent sur le sujet. Quand à la Pervenche, ce n'est pas avec des phrases comme "Qu’il ait dit oui ou non, j’aurais été d’accord avec lui [Fabius]" (Le Monde du 19 octobre 2004 - pas de lien hélas) qu'elle va me convaincre de sa puissance de raisonnement.

4. Le poids de la France au Conseil va passer de 7 % des voix à 15 % environ. Les partisans du oui ne le disent pas trop parce qu’ils sont mal à l’aise avec des arguments un peu chauvins. Mais l’argument vaut aussi d’un point de vue de GAUCHE. La France ayant une des cultures politiques les plus à gauche d’Europe – Albanie exceptée, plus progressiste que celle la gauche britannique (New Labour) et allemande (SPD), il vaut mieux que la France ait 15 % plutôt que 7 % des voix au Conseil la prochaine fois qu’on causera des services publics, de l’ouverture à la concurrence et des fonds de pension. (argument que j'emprunte à mon ami Olivier Rozenberg)

N'oublions surtout pas que ce texte doit en premier lieu être évalué à l'aune des traités actuellement en vigueur. Pour ma part, pour ces raisons et pour pleins d'autres, pour améliorer le fonctionnement de l'espace politique dans lequel je vis et pour nous donner plus de moyens de combattre l'ultralibéralisme, ce sera donc oui.

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