February 25, 2005

Du spirituel dans l'Ar (vo Pärt)

Chose promie, chose due. En cette fin de semaine neigeuse, voici pour votre bonheur à tous le premier post de notre nouveau chroniqueur. L'homme en question dispose, outre d'une tendance - bien naturelle au regard de son magnétisme inné - à la condescendance, d'une verve parfois inépuisable, d'un savoir encyclopédique pour tout ce qui touche au jazz et à la musique classique contemporaine et d'une frange que les plus audacieux comparent à celle de Nicolas Rey. Il officie également comme DJ résident ... euh pardon, comme guitariste au sein d'un quartet de virtuose qui prend ses quartiers chaque jeudi au Raspail Vert.

Enfants de tous les pays, ne désespérez point. En ces temps de haine et de misère, je vous donne Quincophonie.


Arvo Pärt ! Mes enfants, il faut écouter Arvo Pärt. Ne serait-ce qu’en raison du succès qu’entraîne l’évocation exotique de son patronyme dans les salons.

« -Vous connaissez Arvo Pärt ?

-Non… (la personne a un peu honte en général de confesser une telle ignorance, surtout si vous vous montrez brûlants de passion.)

-Dommage. C’est tellement beau. »

(Ca ressemble presque à « nous ne pourrons plus être tout à fait amis. »)

Bref, Arvo (j’aime aussi l’appeler par son petit nom) est une arme légale de destruction de l’égo. Mais c’est aussi et avant tout un compositeur contemporain dont les œuvres sont… telles qu’elles me causent un manque du mot, tiens ! Ici, le lien avec les traditions du chant religieux -slave surtout- est évident. On pense à Rachmaninov notamment. Mais il a aussi ce quelque chose de ténu, de moderne (ça ne veut rien dire certes), grâce à quoi il pût servir "Requiem For A Dream".

Car dans notre atmosphère d’apocalypse molle où le bien et le mal n’apparaissent qu’en bouffons fous ou par le monstre froid du droit positif, Arvo Pärt dit cette hébétude de l’homme déraciné, vivant la Nuit Obscure chère à Saint Jean de La Croix sous un stromboscope de boite de province.

Il nous dit, mes biens chers frères, la solitude de l’homme sans Dieu, l’âme vide comme un frigo du dimanche soir. Il nous rappelle qu’il reste un brin d’intériorité que le dernier vomis du week-end ne peut extraire (bonne ou mauvaise nouvelle, je ne sais).*

Risquerai-je le mot « spiritualité » ? Allez c’est bien parce que c’est Arvo…

*Cette phrase serait-elle advenue sans le rhum de Garrincha ce WE ?

Arvo Pärt - Agnus Dei [offline]
[from I Am The True Wine - 1996]

Arvo Pärt - Magnificat [offline]
[from Magnificat - 1989]

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[Comprendre la subtile allusion du titre de ce post]

1 comment:

Anonymous said...

I love Pärt. I haven't heard I Am the True Wine and Magnificat yet. Thank you for sharing music from those two titles.

I have been following your blog for a while. I can't read French but I always enjoy the music you post. Thank you again. :)