February 24, 2006

Bienvenue à Bollydub


En écho à cette conversation, petit retour sur un groupe assez unique, qui mélangeait - 10 ans avant MIA et avec beaucoup plus de talent - phrasé rap, sonorités électro et influences orientales, le tout sous-tendu par une orientation politique pour le moins combative.

Le groupe est né d'un documentaire, "Identical Beat", qui filme une série d'atelier s qui au cours de l'été 1993 initient les adolescents d'origine asiatique du quartier de Farringdon, à Londres, les rudiments de la musique électronique. Le groupe sera formé par les deux enseignants et l'un de leurs élèves, un jeune rapper de 15 ans qui se fera bientôt appelé Master D. Asian Dub Foundation, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, émerge en 1994 dans le contexte de la montée de la violence contre les communautés pakistanaises et indiennes en Grande-Bretagne, avec un premier EP, intitulé "Conscious". En 1995 suit un premier album intitulé "Facts & Fictions" plein de "hard ragga-jungle rhythms, indo-dub basslines, searing sitar- inspired guitars and 'traditional' sounds gleaned from their parents' record collections, shot through with fast-chat conscious lyrics" et qui rassemble afficionados des dance-floors et militants anti-fasciste.

L'équilibre est vite trouvé et atteint à mon sens la perfection sur "R.A.FI." - pour Real Areas For Investigation - avec un mélange d'anthems revendicatifs (le groupe appelle à la libération de Satpal Ram, libéré en 2001) et plages expérimentales, concues comme le dub le plus classique mais sous perfusion d'influences orientales.

Depuis, le groupe a grandi et a échappé au public de la première heure pour conquérir le monde. Il a tourné avec Primal Scream, David Bowie et les Beastie Boyz, invité Sinead O'Connor sur son "Community Music", joué avec Ed O'Brien de Radiohead et (hélas) changé de MC... En bref, sa musique revendicative et sans frontière, dansante et intelligente, a rencontré le succès. Tant mieux. Et si après avoir pris un virage très électro, il semble aujourd'hui commencer à tourner en rond, après plus de 10 années de carrière, son influence aura été, à bien des égards, décisive.

Je me souviens encore avec émotion de ce CD sampler de Labels que j'avais reçu et dont je n'ai rien gardé à part Diabologum et le "TH9" de ce groupe inconnu. Et de la claque reçue avec "Naxalite". Bienvenue à Bollydub, pour un petit retour sur les débuts de leur carrière et sur quelques raretés.

Asian Dub Foundation :: TH9
[from Facts & Fictions]

Asian Dub Foundation :: Culture Move (feat. Navigator)
[from R.A.F.I.]

Asian Dub Foundation :: P.K.N.B. (Dry & Heavy Connection Dub)
Asian Dub Foundation :: Tu Meri (Wayward Soul Remix)
[from Frontline]

***

Can I Bring My Cat a publié un très bon texte sur Dilla, plutôt original (étant donné que l'auteur n'est pas fan de Jay Dee) et idéalement illustré par Mad Skillz.

C'est chose assez peu courante, mais aujourd'hui l'ORTF vous pointe sur un billet publié chez Embruns.

4 comments:

L'Anonyme de Chateau Rouge said...

Merci pour m'avoir remis les idées en place !
tout de même: "10 ans avant MIA et avec beaucoup plus de talent" ! Moins de talent PEUT ETRE... MAIS...BEAUCOUPS MOINS SEEEEEXXXXYYY !!
Aaaaahh M.I.A....miam...

Garrincha said...

Si tu veux. Moi elle m'agresse les oreilles (j'ai jamais été très fan de Diplo non plus) ...

Et puis, elle a un peu un physique de petite fille, non ? :)

sadoldpunk said...

Ouais, ouais, très bons remix...
Quant à la déception sur le changement de MC au sein du groupe, cher Garricha, je ne la partage pas; le premier (Master D, c'est bien ça) était très bon, mais je ne pense pas que le petit nouveau (celui à lunettes, c'est bien ça?) démérite... en tout cas, pas sur scène. (je me répète, c'est bien ça?)

Garrincha said...

Je compare sur ce que j'ai vu. Master D était vraiment phénoménal, en termes de coffre, de présence scénique. Notamment lors du fameux concert en première partie des Beastie Boys, juste après Fatboy Slim à Bercy.

J'ai re-vu ADF avec ses deux nouveaux MCs (car sur scène en tout cas, ils étaient deux), et ça n'avait rien à voir ...