Parlons peu mais parlons bien : allez donc écouter Kissed Her Little Sister. C'est trop d'la balle de bombe qui tue.
Parlons maintenant de ma dernière obsession du moment à moi que j'ai du moment : comment écrire intelligemment sur un concert ? (Oui, je sais, chacun ses marottes) Après tout, alors que les ventes de disque ne cessent de chuter et que le concert semble devenir l'alpha et l'oméga artistique, financier et professionnel du musicien contemporain, j'ai l'impression qu'il n'existe pas de réel discours sur un concert allant au-delà du simple compte-rendu.
Comment fait-on pour dire autre chose que machin portait un pantalon rose, il avait l'air vachement content d'être là et il a joué telle et telle et telle chanson mais pas telle autre ? Ce ne sont pas les (assez) faibles et (vraiment) trop courts encarts des Inrocks qui vont parvenir à nous dire ce qu'un concert apporte, à nous décrire ce que cette expérience recouvre, les sentiments que cela procure. De la même manière que le name-dropping est un peu le fast-food de la critique musicale, il y a une ribambelle de clichés dans les comptes-rendus de concert qui ont décidément la vie dure.
(en passant, une petite démonstration de l'utilisation du cliché dans un article bien creux dans un grand quotidien qui fait n'importe quoi - tellement n'importe quoi qu'il s'aventure même dans le plagiat pur et simple : comparez donc les excellents textes de Philippe Dumez sur la solitude du téléchargeur de fond avec ça).
Un gars qui le fait très bien (la chronique de concert), c'est notre ancêtre à tous Matthew Perpetua sur son légendaire Fluxblog. Malheureusement, je n'ai pas d'autres bons exemples en tête, mais je suis sûr que ça doit exister et je suis preneur de conseils. Après tout, un bon concert par rapport à un bon disque, c'est un peu comme un Soulages d'origine par rapport à une lithographie : quelque chose dans la façon dont tous les petits reliefs ressortent et dans le rapport tout de suite plus physique à l'oeuvre, à sa matière. Etonnant donc que si peu de monde s'attaque à l'écriture de ces moments là.
Tout ça pour dire que,
Ca commence par un billet sur le bon Thomas Dybdhal et la renversante Jesse Sykes (je crois bien que je suis content de ce texte), ainsi que par la bouleversante angoisse des amis de The National à la Maroquinerie.
Bon, c'est pas tout ça mais j'ai plein d'autres questions existentielles à explorer (pourquoi les romans américains sont-ils si prenants alors qu'ils sont parfois très mal écrits et inversement pourquoi ces romanciers français au language ciselé qui ne savent pas raconter une histoire ? hein pourquoooi ?), alors je vous laisse avec cette citation extraite de Dr House (Hugh Laurie, je te kiffe) :
"Une maladie qui s'attaque au cerveau, au coeur et aux testicules ? Il doit bien y avoir un poème de Byron là-dessus."
Photo par Lost Bird
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