October 28, 2005

Byrne Hollywood Byrne !

David Byrne
Comme expliqué il y a quelques temps, je ne connaissais David Byrne que de nom et de réputation, sans avoir jamais mis le nez dans son imposante discographie. Suite à vos conseils, j'ai donc pu découvrir l'oeuvre de l'ex-Talking Head. Voici donc un petit retour - très subjectif et très éclectique (on passe du punk-funk de 1978 aux expérimentations électros de 1998 en passant par la pop savante de 2004) - pour les néophytes qui auront comme moi envie de se pencher plus avant sur la production de ce monsieur.

En laissant de côté la seule chanson que je connaissais déjà - Psychokiller - et en respectant la limite du Top 5, voici donc les morceaux qui m'ont pour l'instant le plus marqué :

5. Talking Heads - I'm Not In Love
[from More Songs About Buildings And Food]

4. David Byrne - Dance On Vaseline
[from Feelings]

3. David Byrne - Glass, Concrete & Stone
[from Grown Backwards]

2. Brian Eno & David Byrne - Mea Culpa
[from My Life In The Bush Of Ghosts]

1. David Byrne - Horses
[from In Spite Of Wishing And Wanting]

J'ai longuement hésité à y inclure "This Must Be The Place (Naive Melody)", "Crosseyed and Painless", "Wheezing" et "Tiny Apocalypse".

October 27, 2005

Yes I'm gonna be a star ...

Ou probablement pas. Mais samedi, ma Gibson et moi accompagnerons ce monsieur sur scène, le temps de deux chansons, en première partie de Kid Congo Powers.

October 24, 2005

Sampled


Assez peu inspiré ces derniers jours. Histoire de retomber sur mes pieds, je me tourne donc vers une sorte de marronier du blog musical : l'art du sample. Démonstration avec ces quelques jolis morceaux ayant récemment servi à un certain nombre d'artistes dont on a parlé - plus ou moins récemment - sur ORTF. Je vous laisse jouer aux devinettes en commentaires (deux réponses possible pour la 2, si je ne m'abuse), mais ce n'est vraiment pas très difficile. Et y'a rien à gagner.

Albert Jones - Mother Nature
[from Facts Of Life]

Sister Nancy - Bam Bam
[from Bam Bam]

Antonio Carlos & Jocafi - Kabaluere
[from Mudei de Ideia]

Camille Yardbrough - Take Yo' Praise
[from Iron Pot Cooker]


October 18, 2005

Improbable ...

Une vidéo promotionnelle pour la sortie de Dangerdoom (MF Doom & Danger Mouse) : c'est ici et c'est complètement barré ... Le site officiel n'est pas mal non plus. Reste à espérer que l'album est meilleur que les quelques morceaux (officiels ?) en fuite sur internet ... On peut se faire une première idée sur My Space.

Tout aussi improbable : ma récente affection pour le Louis Vuitton Don, aka Mr. Kanye West, que je n'étais à l'origine pas parti pour apprécier. Et puis, de "Jesus Walks" en "Never Let Me Down", de "Be" en "Gone", j'en suis venu à m'ntéresser de plus près à un personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y parait.

Boom Baps & Right Ways

Quelques petites bombinettes qui traînent dans mes valises depuis un moment.

J'ai redécouvert récemment le "Return of the Boom Bap", l'album qui se cache derrière son tube interplanétaire "Sound of da Police" et qui date quand même de 1993, suite à l'excellente chronique de l'Abcdr sur le sujet :
"Quand on est d’humeur à s’injecter une (très) bonne dose de minimalisme new-yorkais, il remplit efficacement sa fonction. Le titre de l’album annonce clairement la couleur. "Return of the boom bap means just that. It means a return of the real hard beats and real rap". Bref : pas l’ombre de basses ronflantes ni de grosses nappes de clavier à l’horizon. Un son sec et claquant : l’antithèse de la formule G-Funk qui sévit de l’autre côté des Etats-Unis."
Pas mal de très bons titres (Slap Them Up en particulier), mais j'ai choisi le plus minimaliste de l'album, un "Uh Oh" qui ne s'embarrasse décidement pas de la moindre fioriture. KRS-One, aka The Teacher, est décidément un des MCs les plus féroces de l'histoire du hip-hop, avec sans aucun doute Zach de la Rocha. Et quand on sait que les deux hommes ont fait un morceau ensemble ...

KRS-One - Uh Oh
[from Return Of The Boom Bap]

KRS-One, Zach de la Rocha & The Last Emperor - C.I.A. (Criminals In Action)
[from Lyricist Lounge vol. 1]

Contrairement à ce que son nom laisse suggérer, Haiku d'Etat est bel et bien un trio californien qui navigue pas très loin de la galaxie Quannum. Leur album bénéficie ainsi de la présence de Blackalicious, Lyrics Born & Lateef. Un album assez inégal, parfois très décevant (le single "Mike, Aaron & Eddie", assez soporifique), qui tourne trop souvent à la démonstration de virtuosité. Contrairement à Dujeous hier, on sacrifie ici parfois un peu trop la musicalité des morceaux et il faut patienter jusqu'à la deuxième partie de l'album. En tout cas, jusqu'à ce morceau en particulier et ses basses chantées du meilleur effet. A noter aussi un très bon et très jazzy "Transitions & Eras" avec Busdriver, puis un hommage à Run DMC sur "Build To Last", qui valent le détour.

Haiku d'Etat - Stoic Response
[from Coup de Théâtre]

C'est le ton souvent à la limite du toasting de KRS-One qui m'a rappellé cet excellent morceau figurant sur le deuxième album de Grand Agent, MC de Philadelphie qui s'occupe également du label allemand Groove Attack (Phife Dawg, Declaime, Lone Catalysts). L'album vaut aussi par le plus connu "This Is What They Meant", produit par Pete Rock.

Grand Agent - Right Way Street
[from Fish Outta Water]


October 17, 2005

Aux limites de la ville


Quand un sous-genre musical est complètement dominé par un groupe qui réussit à être à la fois populaire (vendeur) et pointu, on peut raisonnablement penser que le terrain n'est guère propice à l'émergence de nouvelles sensations. Difficile, après tout, de faire de la surf music après les Beach Boys. Ou alors, mieux vaut laisser passer une grosse vingtaine d'années et réinventer le son CBGB en 2003 (je ne vise personne). Cette petite introduction aussi pontifiante qu'abusivement généralisatrice sert évidemment à introduire un contre-exemple flagrant.

Si je pense que le succès planétaire de gens comme Gorillaz ou The Roots fonctionne sur un cross-over réussi entre hip-hop et, tant dans la façon de construire les chansons que dans les sonorités empruntés, du bon vieux rock, il a eu un effet secondaire indésirable : pas mal de gens, maisons de disques en tête, ont pensé qu'il suffisait de rajouter un rappeur à leur chanson pour faire du tube. Alors que le mouvement vient de l'autre sens : il me semble que ce sont plutôt des gens comme Dan The Automator, Dangermouse et Questlove qui se sont intéressés au rock. Ce faisant , ils ont gardé ce qu'on appellera leurs "réflexes" hip-hop. Leurs compositions restent centrés sur le emceeing (réécoutez, si besoin est, "November has come" et surtout "All alone" sur Demon Days pour voir de quoi je parle) et leurs groupes pensent, même avec des guitares dans les mains, comme des groupes de hip-hop.

C'est ce subtil équilibre que parviennent à atteindre les New-Yorkais de Dujeous?, toujours pas signés et croulant enfin sous de trop tardifs honneurs ("unsigned hype" dans The Source en juin dernier, concerts avec Pete Rock, Pharaoh Monch, Mr Lif et Aesop Rock). Le tout sur la foi de l'excellent "City Limits", où la filiation avec les Roots de Philadelphia est évidente mais pas seule. Certains considèrent la comparaison comme trop inégale, mais le groupe est à des années lumières du "me too" (comme on dit dans le marketing). Ici on reste - à la 1032ème écoute - toujours aussi bluffé par l'évidente musicalité du groupe (voir la science de l'introduction du groupe sur "City Limits"). Et en ces temps de disette, il est plus que jamais nécessaire de supporter le emceeing extrêmement talentueux de Mas D, Mojo et Rheturik.

Comme pour tout groupe de hip-hop underground, il est difficile de tracer le parcours du groupe, qui existe depuis 1933, aurait tourné à travers la France en 2003, et dont l'album en question date déjà de mi-2004. Il existe a priori une galaxie de EPs, que je compte bien trouver.

Assez de parlotte, place au son.

Dujeous? - Just Once
Dujeous? - All MC's
Dujeous? - City Limits
[from City Limits]


October 13, 2005

Back from Serendib


J'ai une vieille obsession avec les chansons de voyage. Et j'ai souvent le sentiment que pour un voyage donné, les chansons qui conviennent vont s'imposer à vous plutôt que l'inverse. Et ce sont donc 3 chansons assez différentes qui se sont frayées régulièrement un chemin vers mes oreilles au cours de mes pérégrinations à travers le Sri Lanka.

Damien Jurado - Ohio
[from Rehearsals For Departure]

Cette chanson est fébrile : elle parle non pas de nostalgie mais d'une nostalgie qui est sur le point d'être satisfaite. Elle suggère les paysages qui défilent, les choses que l'on laisse derrière soi qui disparaissent inexorablement et surtout la destination qui peu à peu se rapproche. Elle me rappellera désormais l'invraisemblable et luxuriante végétation du centre et du nord-ouest, la pénible ascension des montagnes et des plateaux de thé du centre de l'île et la traversée des arides étendues du sud-est.

Sufjan Stevens - The Man of Metropolis Steals Our Hearts
[from Illinois]

Etre avec les gens, passer du temps avec eux, comme on ne peut pas/plus le faire au jour le jour. Et les redécouvrir dans un contexte nouveau, dans des situations inédites et parfois insolites. En d'autres mots, comme le chante Sufjan Stevens, célébrer son sens de l'autre, entre pure harmonie et alarme tumultueuse. Ca fait un bien fou.

EPMD - Da Joint
[from Back To Business]

On change complètement de registre. Parce que, évidemment, je suis bien incapable de me passer de hip-hop plus de quelques heures. Et qu'il faut bien une chanson pour se remettre d'aplomb le matin, quand il faut se lever avant le soleil pour avoir le temps de voir ce que l'on a envie de voir. Et puis, parce que s'il m'aura fallu plus de dix ans pour apprécier EPMD, j'en suis désormais très client.

October 11, 2005

Dur

Certains retours de vacances sont plus difficiles que d'autres. Certains donnent un bon coup de fouet, alors que d'autres charrient trop de remises en cause et de questions. Il faut que je finisse de ranger ma tête. Si tout va bien, je reviens à la vie demain.

Merci pour vos mots en mon absence.